La Guerre des Sambre, d'Yslaire, Bastide et Mézil, T2 Automne 1830, La Passion selon Iris

Publié le par B'sC

Fasciné par le regard d'Iris, dont il se convainc qu'elle est la réincarnation d'une déesse, Hugo Sambre ne parvient plus à quitter la capitale. Alors qu'il assiste tous les soirs à la même pièce, pour le bonheur de la voir apparaître sur scène, il refuse de comprendre que la situation se dégrade autour de lui : son père se meurt, sa femme est au bord de la dépression, sa mère et ses soeurs commencent à le détester. Loin de tout cela, Hugo ébauche son oeuvre, La Guerre des Yeux, flanqué de son contremaître Horace Saintange, sous l'oeil silencieux et circonspect de son majordome. Les dettes s'accumulent.
Peu à peu, sa thèse devient une obsession qui le ramène vers sa famille. Mais il est bien tard... et Hugo ne veut rien entendre qui contredise son oeuvre. Est-il aveugle ou clairvoyant ? Y a-t-il eu, en des temps mythiques, une "race" d'hommes aux yeux rouges, qui connurent la haine mortelle des autres et ne survécurent que pour se venger ?

Moins historique que la précédente série (indissociable du contexte de la révolution de 1848), la Guerre des Sambre
confine plus à la sociologie. Les rapports de classe sont présents, aussi bien dans les silences d'Isidore que dans la modestie de Saintange, d'un rang social inférieur au grand bourgeois Hugo Sambre. Les tensions familiales, les secrets hérités, la relecture de l'histoire, donnent à ce tome une atmosphère pesante, étouffante.

Le style graphique de Bastide et Mézière, tout en précision, couleurs douces et lumières nuancées, atténue la dureté des caractères, et rend la tension supportable. Les yeux, notamment, piliers de l'histoire, semblent avoir fait l'objet d'un soin tout particulier.

Quant au scénario d'Yslaire, il met progressivement en place les caractères des uns et des autres. De proche en proche, on sent venir le drame... On regrettera seulement de ne pas retrouver la suite de l'aventure de Bernard-Marie, mais il semblerait que ce soit réservé pour un album à part.

Je le conseille à tous ceux qui ont aimé la première série, ainsi qu'à ceux qui souhaitent découvrir Yslaire, Bastide et Mézil (même si pour cela il vaut mieux commencer par le tome précédent). Je dirais qu'il se
  lit à partir de 15 ans.

Publié dans Sagas familiales

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