La Belette, de Comès
Une famille de citadins s’installe dans un petit village au doux nom d’Amercoeur pour profiter d’une maison plus grande que leur ancien appartement. La femme, Anne, est mère au foyer et s’occupe de Pierre, leur enfant autiste non désiré. Le père, Gérard, travaille comme journaliste pour la télévision, ce qui lui vaut l’antipathie immédiate du village, plus particulièrement du prêtre qui essaie de les convertir et conçoit la télévision comme un concurrent à la foi religieuse.
La mère fait très vite la rencontre d’une jeune femme mystérieuse, surnommée la Belette, qui cherche à la prendre sous sa protection, d’autant plus qu’Anne est enceinte et que ceci a une grande importance pour la déesse païenne à laquelle la Belette voue un culte. La Belette sympathise très vite avec Pierre. Mais le prêtre ne voit pas tout cela d’un très bon œil, Gérard non plus…
Dans ce monde en noir et blanc, les religions, anciennes et nouvelles, s’affrontent. Comme Comès l’a décrit dans Silence, les villages sont le lieu le plus propice aux commérages et aux secrets enfouis. La maison du couple recèle quelques mystères : en prendre possession, c’est aussi vivre au sein de son passé, et de la communauté qui l’entoure…
La Belette est un joli récit autour des coutumes païennes, du décalage entre la ville et les villages, de la possibilité de fuir son passé. Comès sait très bien rendre par son récit et ses dessins l’atmosphère de mystère et de magie, de sympathie et d’antipathie, de ce genre de conte. La BD est assez longue mais se lit vite, on y prend goût rapidement.